Pépite, duo français formé d’Édouard et de Thomas (je n’ai pas trouvé leurs noms de famille sur internet, veuillez donc m’excuser, lecteurs intransigeants que vous êtes), est un de ces groupes français atypiques, voire même exotiques.
Fruits d'une union musicale un poil étrange entre Beach House et Bernard Lavilliers, ces deux garçons, qui se sont rencontré en vacances en Bretagne, sont ce qu’on obtient lorsque l'on donne à des parisiens un synthé sonnant comme dans les années 70-80, une guitare avec des réverbérations lointaines ainsi que le droit de porter des chemises à fleurs dignes des plus belles plages hawaïennes. Avec deux EP’s et un album en préparation à leur actif, leur pop tropicale, nostalgique et rétro est le genre de musique qui donne envie de s’évader sur les océans, mais aussi de se balader sous les étoiles dans les rues de la capitale française, esquivant les piétons comme les mauvaises pensées.
Et ce soir, le mardi neuf octobre deux-mille-dix-huit, les deux énergumènes jouaient dans la très belle salle parisienne de la Cigale, qui, pour l’occasion, affichait complet.
Et bien sûr, j’y était, accompagné d’une sympathique camarade de classe.
Si on m’avait demandé de décrire un concert de Pépite sans pour autant en avoir vu un, j’aurais sûrement décrit ce à quoi j’ai assisté. Croyez-moi, c’est bon signe. Très bon signe.
Après une première partie, un groupe de pop française appelé Agape, ma foi plutôt sympathique, les héros de la soirée allaient pouvoir entrer en scène et enflammer les cœurs du millier de fans venus voir leurs pépites musicales.
Le concert s’ouvrit sur « Dernier voyage », étrange façon de commencer un show, mais on y reviendra plus tard. On comprend cependant très rapidement que cette soirée promet d’être placée sous le signe de la joie et, surtout, de la communion artiste-public, sûrement la chose qui me donne le plus envie de travailler dans l’organisation d’événements comme celui là.
Certes, je n’ai pas encore fait énormément de concerts. Mais il y avait durant cette soirée un niveau de communion que je n’avais jamais vu de ma vie. Outre les classiques manifestations orales de béatitude, applaudissements ne souhaitant pas se terminer et mains réunies pour former des cœurs (ma spécialité), le public, dans son bonheur sans limite, fit trembler le sol de la Cigale (!) pendant une bonne partie du concert.
Se succédèrent au cours du spectacle les chansons phares de Pépite, comme « Éviter les naufrages », « Hiéroglyphes », « Reste avec moi », « Sensations » (avec le lancement le plus kitsch et mignon du monde, « ce concert me donne plein de...sensations ! ») ou bien encore « Feu rouge », leur dernier titre, extrait de leur futur premier album, entrecoupés de quelques avants-goûts de ce dernier, chantés en avant-première.
Durant l’heure du concert, on voyage, transporté par la guitare d'Édouard, survolté à la manière d’un Brandon Schwartzel (bassiste de FIDLAR) et qui m’aura impressionné, mais aussi par la voix si particulière de Thomas, me faisant penser à une sorte de Brooks Nielsen (chanteur de The Growlers ) parisien, ainsi qu’avec ses synthés délicieusement rétros.
On a d’ailleurs pu apercevoir, le temps de deux chansons, le chanteur de Grand Blanc et Voyou, tout deux interprétants des nouveaux titres de Pépite, preuve que la Pop Française est une grande famille soudée et prête à éviter les naufrages ensemble.
Le concert se conclut magistralement, magnifiquement, sublimement même, par « Les Bateaux », chanson que j’aime énormément, et qui conte l’histoire d’une personne attendant son être cher sur une plage, regardant les bateaux s’éloigner vers le large, en même temps que l’idée que son amour vienne le rejoindre. Pour l’occasion, Thomas, Édouard ainsi que leurs musiciens, après être partis de la scène (sans doute pour recevoir un tonnerre d’applaudissements et de « ON VEUT LES BATEAUX !! »), revinrent avec des casquettes de capitaine de navire. Thomas abandonnera son clavier et viendra chanter au milieu de la foule, folle de joie de voir son idole les approcher.
Dernier solo de guitare pour Eddy, clap de fin, salut des artistes, rideau. Fin remarquable pour un concert que je ne risque pas d’oublier. À l’heure où j’écris ces lignes, il est 23h59. Le concert est terminé depuis deux heures environ, et j’ai toujours le même sourire sur les lèvres, le même que durant tout ce merveilleux spectacle auquel j’ai assisté.
Revenons cependant au début du concert. Pourquoi le commencer par « Dernier Voyage » ? Sûrement en guise de message subliminal. Pépite, avec son premier album qui arrivera incessamment sous peu, est parti pour devenir un des grands noms de la musique française. Et ce concert ne sera pas leur dernier voyage, comme ce n’a pas été la dernière chanson qu’ils y ont chanté. En tout cas on te le souhaite.
Comentários